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Sahara: ce en quoi la résolution 2797 engage l’Union européenne
En consacrant le plan d’autonomie du Maroc comme unique base crédible pour un règlement politique, la résolution du Conseil de sécurité adoptée le 31 octobre redessine les équilibres régionaux et place l’Union européenne face à un choix décisif: assumer la cohérence de ses principes ou s’enfermer dans l’ambiguïté. Une note du think tank montpelliérain Institut international d’études géopolitiques (IIEG) souligne que cette évolution engage directement la responsabilité stratégique de l’Europe et appelle Bruxelles au «courage».
Par son adoption à New York, la résolution 2797 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara marocain a refermé un long chapitre d’ambiguïtés diplomatiques et ouvert une ère nouvelle, celle d’une géopolitique de la responsabilité. Le texte entérine le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 comme la seule base sérieuse et crédible pour parvenir à une solution politique durable. Ce glissement, à la fois juridique et symbolique, ne concerne pas seulement le Maghreb. Il engage directement l’Union européenne, qui se trouve à la croisée de ses principes et de ses intérêts stratégiques, relève le think tank montpelliérain, Institut international d’études géopolitiques (IIEG), dans une éclairante note sur le sujet.
Depuis près d’un demi-siècle, le dossier du Sahara occidental a été enfermé dans une rhétorique héritée de l’ère postcoloniale, lit-on. La nouvelle résolution rompt avec ce schéma. Elle reconnaît explicitement la primauté du réalisme politique sur les postures idéologiques, tout en désignant pour la première fois l’Algérie comme partie prenante du processus. En plaçant le plan d’autonomie au cœur du règlement, la communauté internationale acte le passage d’un conflit figé à une logique de gouvernance territoriale intégrée, fondée sur la stabilité et le développement.
Cette relecture du dossier interpelle directement Bruxelles. L’Union européenne, partenaire privilégié du Maroc, ne peut plus se réfugier derrière une prudente neutralité juridique. Le think tank montpelliérain estime que l’Europe fait face à «une responsabilité stratégique majeure: s’aligner sur la légitimité onusienne et sur la dynamique internationale portée par les États-Unis, les pays du Golfe et la majorité du continent africain». Pour les chercheurs de l’IIEG, refuser cet alignement reviendrait à «entretenir une ambiguïté incompatible avec les principes de cohérence et de partenariat global que l’Union revendique dans son action extérieure».
Une question de cohérence et de crédibilité
Depuis la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2023, suspendant temporairement les accords agricoles et halieutiques avec le Maroc, Bruxelles marche sur une ligne étroite. Cette prudence juridique, à l’époque justifiée par des considérations procédurales, s’accorde mal avec la nouvelle donne diplomatique. En persistant dans une posture d’attente, l’Union risque de fragiliser sa propre crédibilité sur la scène internationale. Car la résolution 2797 ne se contente pas de proroger un mandat onusien. Elle fixe une doctrine claire, celle du réalisme et de la responsabilité partagée.
Pour l’Europe, l’enjeu dépasse le simple dossier saharien. Il touche à la cohérence de sa politique étrangère et à sa capacité à peser dans la recomposition géopolitique du flanc sud. Le Maroc, par sa stabilité, son rôle sécuritaire et sa vision de développement, s’est imposé comme un partenaire incontournable dans la lutte antiterroriste, la gestion migratoire, la sécurité maritime et la transition énergétique. Ignorer cette réalité reviendrait à se priver d’un partenaire essentiel pour la stabilité de la Méditerranée et du Sahel.
S’aligner sur la nouvelle architecture onusienne offrirait au contraire à l’UE une opportunité politique et économique considérable. En reconnaissant la légitimité du plan d’autonomie, Bruxelles pourrait consolider un partenariat exemplaire avec le Maroc et accompagner le développement du Sahara dans le cadre de grands projets structurants: le gazoduc Nigeria–Maroc, les corridors de l’hydrogène vert ou encore le port atlantique de Dakhla, appelé à devenir une plateforme d’échanges afro-européenne. Cette dynamique rejoindrait les priorités du Pacte vert européen et renforcerait la sécurité énergétique du continent, souligne le think tank.
Du statu quo au courage politique
La question du Sahara marocain a longtemps cristallisé les contradictions d’une diplomatie européenne tiraillée entre prudence juridique et ambition stratégique. La résolution 2797 vient rappeler que le temps du statu quo est révolu. L’IIEG parle d’«une géopolitique du courage»: celle d’une Europe qui choisirait d’assumer sa part de responsabilité dans la construction d’une paix durable.
Dans une tribune publiée pour le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, le président de l’institut, Khaled Hamadé, ne disait pas autre chose. «Le courage n’est pas de perpétuer les conflits, mais d’oser les résoudre. Le Maroc a montré la voie. Il est temps que le monde l’accompagne sur ce chemin», écrit-il. Un appel à l’action pour Bruxelles. Le Sahara n’est plus seulement un dossier africain. C’est désormais un enjeu euro-atlantique, au carrefour de la stabilité régionale, de la sécurité énergétique et de la cohésion entre les deux rives.
Refuser de s’ajuster à cette réalité reviendrait à figer l’Europe dans un rôle d’observatrice impuissante d’un ordre mondial qui se redessine sans elle. Au contraire, en soutenant l’esprit de la résolution 2797, l’Union européenne pourrait affirmer une diplomatie cohérente, fidèle à ses principes de multilatéralisme et tournée vers l’avenir. Il s’agit moins d’un choix technique que d’un acte de vision, celui d’assumer que la paix et la stabilité se construisent par la reconnaissance du possible, non par la nostalgie du passé, lit-on encore.
Le Maroc, par sa constance et son engagement, offre à la communauté internationale une sortie honorable d’un différend hérité du 20ème siècle. À présent, c’est à l’Europe de décider si elle veut être le partenaire d’un monde nouveau ou le témoin silencieux de sa propre marginalisation.
Par Tarik Qattab