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Cour d'assises à Paris : Roger Lumbala jugé pour crimes contre l'humanité
La Cour d'assises de Paris a ouvert, hier mercredi 12 novembre, le procès de Roger Lumbala Tshitenga, ancien chef d'un groupe armé congolais et ex-ministre du Commerce de la République démocratique du Congo. Il est accusé de complicité dans des crimes contre l'humanité, meurtres, tortures, viols et esclavage perpétrés entre 2002 et 2003 dans le Nord-Kivu et l'Ituri, dans l'est de la RDC.
Ce procès, que Amnesty International qualifie d'"historique ", marque une étape majeure dans la lutte contre l'impunité des atrocités commises durant la Seconde Guerre du Congo (1998-2003). Il s'agit du premier dossier appliquant le principe de compétence universelle à des crimes commis en RDC par un ressortissant congolais.
"LES SURVIVANTS ATTENDENT JUSTICE DEPUIS PLUS DE VINGT ANS."
" Les survivants de ces crimes attendent justice depuis plus de vingt ans. Ce procès historique envoie un message clair : nul ne peut se cacher à l'étranger pour échapper à la justice ", a déclaré Vongai Chikwanda, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est et australe, dans un communiqué publié la veille de l'ouverture des audiences.
Pour l'organisation, cette affaire démontre que l'inaction ou l'incapacité des autorités congolaises à poursuivre les crimes graves ne doit plus servir de prétexte à l'indifférence de la communauté internationale. Amnesty appelle d'ailleurs d'autres pays à suivre l'exemple de la France et à ouvrir des enquêtes similaires contre les chefs de groupes armés soupçonnés de crimes graves qui vivent sur leur territoire.
"L'OPERATION EFFACER LE TABLEAU "
Roger Lumbala, aujourd'hui âgé de 66 ans, était à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un mouvement armé impliqué dans la tristement célèbre opération "Effacer le tableau", menée entre 2002 et 2003 dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Cette campagne militaire aurait visé les populations civiles, notamment les communautés Mbuti et Nande, victimes d'exécutions sommaires, de viols, d'actes de torture et même de cannibalisme forcé.
Pour les défenseurs des droits humains, ce procès dépasse le cas Lumbala : il représente une victoire symbolique pour des milliers de victimes congolaises restées sans justice depuis plus de deux décennies.
" La RDC ne doit pas se soustraire à son obligation d'enquêter et, lorsque des preuves suffisantes existent, de poursuivre en justice les auteurs présumés des crimes graves commis depuis plus de trente ans ", a insisté Mme Chikwanda, rappelant également les massacres de la "guerre de six jours" à Kisangani en 2000.
Ancien ministre du Commerce entre 2003 et 2005 et candidat à la présidentielle de 2006, Roger Lumbala est l'un des rares anciens responsables politiques congolais à répondre devant une juridiction étrangère de crimes de cette nature.
Pour beaucoup d'observateurs, ce procès ouvre une nouvelle ère : celle où les crimes de masse commis en Afrique centrale ne resteront plus confinés au silence, mais pourront désormais trouver écho devant les tribunaux internationaux.
La justice universelle, souvent théorique, trouve à Paris un terrain d'application concret. Et, pour les victimes du Congo profond, ce 12 novembre pourrait marquer le début d'un long chemin vers la reconnaissance et la vérité.
Jérémie ASOKO