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La RDC prise au piège du Rwanda?
Il est encore tôt, et même très prématuré d'arrêter la lecture de l'accord de paix, RDC-Rwanda, signé le 27 juin dernier à Washington.
Le texte prévoit, entre autres, la traque conjointe des FDLR réfugiés sur le sol congolais. Ce travail devrait se faire pendant trois mois, à partir de la date de signature dudit Accord. Nous voici à la première quinzaine échue du mois de juillet. On suppose que le travail doit avoir déjà commencé sur le terrain!
LE PIEGE?
Chaque fois qu'il a l'occasion de s'exprimer devant une tribune régionale, sous régionale ou même internationale, le Rwanda n'a de cesse évoqué la problématique des FDLR.
Kigali a toujours justifié la présence de ses troupes sur le territoire congolais, pour traquer ces forces centrifuges qu'il a sempiternellement considérés comme une menace sérieuse à son pouvoir. Légitime.
Cependant, la RDC dans sa légitime défense, a habituellement rejeté cette raison maintes fois avancée par Kigali pour envoyer ses hommes de troupes sur son sol. Pour Kinshasa, la question FDLR n'aura été qu'un prétexte, à défaut du fameux arbre qui cache la forêt. Les vraies motivations de Kigali étant ailleurs. Notamment, les relents expansionnistes, l'exploitation, le pillage des matières précieuses de la RDC. Une lapalissade que les spécialistes de la question rdcongolaise retournent dans toutes les langues, chaque fois qu'ils ont l'occasion d'en parler.
Mais, aussi curieux que cela puisse paraitre, c'est la même RDC qui, à Washington, valide l'argument de Kigali et qui prend l'engagement de traquer les interahamwes Fdlr!
L'histoire renseigne que ces hutus rwandais avaient traversé la frontière, après l'assassinat du Président Juvenal Habyarimana en avril 1994. Tout calcul fait, trente et un ans se sont écoulés, depuis que les Interahamwes Fdlr vivent dans l'Est de la Rd Congo.
A l'hypothèse que le moins âgé avait la quarantaine lors de la traversée de la frontière avec l'ex-République du Zaïre, alors il n'aura pas moins de soixante-dix ans à ce jour. Les plus âgés pourraient même avoir franchi les quatre-vingts ans. Pas étonnant que la plupart d'entre eux aient épousé des autochtones avec qui ils pourraient avoir plusieurs enfants. Les belles familles seraient-elles prêtes à livrer leurs gendres après trois décennies de vie commune?
Bref, il s'agit des personnes qui, toutes, doivent avoir pris un coup de vieux. Et, il semble que ce sont ces personnes du troisième âge qui font peur à Kagame! Vraisemblable?
LES A-T-ON IDENTIFIES ET LOCALISÉS ?
Que la Rd Congo, partie à l'accord de paix de Washington, accepte de poursuivre les Fdlr avec acharnement, sans leur laisser la moindre issue pour s'échapper, on suppose que l'engagement de Kinshasa n'a pas été pris sous pression.
Dès lors, plusieurs questions taraudent les esprits. La Rd Congo a-t-elle préalablement identifié ces Fdlr? Combien sont-ils exactement? Oû vivent-ils?
On pourrait retourner le même questionnement à Kigali. Connaît-il le nombre exact des Interahamwe attendus à l'arrivée sur le sol rwandais? Sinon, que se passera-t-il au cas où Paul Kagame sous-estimerait le nombre des rebelles Fdlr, rapatriés par la Rd Congo?
Tout bien considéré, nombre d'analystes, loin de soutenir l'entreprise criminelle du Rwanda sur le sol rd congolais, estiment que Kinshasa s'est fait prendre au piège de Kigali. En prenant l'engagement de chasser de son territoire, les rebelles rwandais, la Rd Congo semble, au final, avoir donné raison à son voisin qui, sans cesse ni fin, a toujours évoqué cette question pour justifier la présence de ses troupes régulières sur le sol congolais.
Cependant, face aux lourdes conséquences socioéconomiques des décennies de guerre dans l'Est de la Rd Congo, d'aucuns estiment que la pire des ententes vaut mieux que le meilleur des procès. Pourvu que les armes se taisent pour toujours.
Grevisse KABREL