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Fayulu, Lubaya, Patrick Nkanga … jugent les propos de Kagame inacceptables
Le Président rwandais, Paul Kagame a taclé le Prix Nobel Denis Mukwege ainsi que la Monusco, contesté le rapport Mapping et donné son point de vue sur l’état de siège en vigueur au Nord-Kivu et en Ituri depuis le 6 mai 2021.
C’était lors d’un entretien le week-end, à Paris, avec France24 et RFI.
En effet, au mois d’avril, alors qu’il séjournait à Paris, Denis Mukwege a demandé à la France de s’impliquer pour que les responsables des crimes commis en République démocratique du Congo en répondant devant la justice. «Seriez-vous d’accord que des officiers rwandais soient poursuivis pour des crimes commis en RDC suite au génocide ?», a-t-on demandé à Paul Kagame le week-end dernier à Paris.
En réponse, le président rwandais estime que « le rapport Mapping a été extrêmement controversé «. En réalité, selon lui, il est hautement contesté aussi bien en RDC que chez les pays voisins. « Il a été politisé ».
Pour le président du pays de mille collines, «Denis Mukwege devient un symbole, un outil de ces forces que l’on n’aperçoit pas. Il reçoit le Prix Nobel et on lui souffle quoi dire «.
Cette déclaration surprise, à propos de l’instrumentalisation du Prix Nobel Denis Mukwege, a été largement relayée et commentée dans les réseaux sociaux par l’opposition politique, mais aussi par la société civile congolaise. C’est le cas notamment de Martin Fayulu qui a interpellé le camp présidentiel en ces termes : «les Congolais se font narguer du fait de l’absence d’un leadership légitime, responsable, fort et de caractère à la tête du pays. Nous n’accepterons pas les propos négationnistes de qui que ce soit sur les crimes commis en RDC».
De son côté, Billy Kambale, ancien ministre de la Jeunesse, note : «Entre 1996 et 2002 notre pays aura totalisé le nombre des victimes comparables à celles de la seconde guerre mondiale. Des armées du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi y ont fait régner la terreur et des campagnes d’épuration des populations civiles. Non au négationnisme».
Selon Tatiana Mukanire, coordinatrice de Survivantes RDC Denis Mukwege : « j’ai senti du dégoût et une grande douleur. C’est craché sur la mémoire de toutes les victimes et de leurs familles».
Le député national Claudel Lubaya réagit en ces termes : «RDC Autant, par devoir patriotique, nous soutenons l’état de siège, autant avec lucidité, nous devons veiller à ce que l’éradication des groupes armés ne serve de prétexte à l’invasion masquée et à l’occupation consentie de nos terres par des armées étrangères aux agendas flous».
Noël Tshiani : «Les propos de Paul Kagame en niant l’existence des massacres congolais tels que relevés par le Rapport Mapping sont choquants. Ce Monsieur vend le génocide rwandais, mais crache sur les 10 millions de congolais tués du fait de ses aventures en RDC. Dégoûtant« .
Dépitée, la LUCHA s’exprime en ces termes : «Pour Kagame aucun crime n’a été commis en RDC. Quel négationnisme ! Sans vérité et justice les relations sincères sont impossibles. Nous attendons une protestation officielle de la RDC ».
«La République Démocratique du Congo doit recouvrer sa dignité et ça passe par le recadrage de certains propos », indique Deo Kasongo, chargé de communication de Dan Gertler
Michael Sakombi : « Dans sa quête de vérité sur 1994, le Rwanda a longtemps exigé avec fermeté à la France de clarifier sincèrement le rôle de ses acteurs d’antan. C’est fait. Concernant nos 2 pays, il ne peut en être autrement! Les cicatrices et le pardon congolais ne peuvent poindre sur le déni ! NON ! «.
Pour Patrick Nkanga, «Nos relations avec le Rwanda sont appelées à se normaliser davantage, tout autant qu’avec nos autres pays voisins. Mais, la sincérité de nos relations ne peut être basée sur la négation de notre histoire récente« .
Eric WEMBA