Dernière minute
Société
Nous lançons un appel à la population concernant la disparition de Monsieur José Mengi, âgé d'environ 72 ans.
Monsieur Mengi a été vu pour la dernière fois le 29 mai 2025 à Kinshasa. Il mesure environ 1 mètre 70, et au moment de sa disparition, il portait un t-shirt bleu foncé à col et…
Culture
Forum éco
Caricature
Enjeux de l’heure
* Patrick Muyaya met en garde contre les tentatvices de "congoliser" la guerre.
Hier ennemis irréconciliables au lendemain des élections contestées de 2018, aujourd’hui potentiels alliés…
Étranger
Marrakech – Le Maroc s’affirme, désormais, comme un catalyseur stratégique des partenariats Sud-Sud et joue, de ce fait, un rôle de pont naturel entre les différentes régions du continent et les…
Nation
C’est une première en République démocratique du Congo. Voir un laboratoire d’un centre hospitalier local obtenir la certification ISO 15189. Le Centre hospitalier Monkole a eu l’honneur d’obtenir…
Concert " Solidarité Congo " à Paris : face aux pressions, les organisateurs annoncent un report
Le concert "Solidarité Congo", prévu le 7 avril prochain à l'Accor Arena de Paris, a été officiellement reporté sur décision des autorités administratives françaises. Une annonce qui suscite une vague d'indignation parmi les organisateurs, les artistes et le gouvernement congolais, qui dénoncent une manœuvre politique orchestrée par le Rwanda pour empêcher une mobilisation en faveur des victimes de la guerre à l'Est de la République démocratique du Congo
Conçu comme un cri du cœur, ce concert avait pour objectif de récolter des fonds pour les enfants victimes du conflit dans l'Est du Congo, tout en sensibilisant l'opinion publique à une crise humanitaire souvent ignorée.
"Cette décision n'est pas de notre fait. Elle nous est imposée par les autorités administratives, en dépit de tous les efforts que nous avons déployés pour maintenir cette mobilisation inédite dans des conditions de respect, de paix et de solidarité", peut-on lire dans un communiqué de presse.
Les organisateurs affirment avoir exploré toutes les alternatives possibles, sans succès. Ils déplorent une décision qui ne reflète ni leur volonté, ni celle des artistes, ni celle du public.
"Hélas, malgré la force de notre engagement et celui de nos partenaires, nous nous voyons contraints d'accepter cette décision", regrette-t-il.
Cet événement, qui devait réunir Gims, Youssoupha, Gazo et d'autres artistes de renom, visait à soutenir les enfants victimes du conflit dans l'Est de la RD-Congo. Cependant, la date du 7 avril, qui marque la Journée internationale de commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, est au centre des tensions.
Depuis plusieurs semaines, des associations rwandaises et l'ambassadeur du Rwanda en France demandent son report, estimant que sa tenue ce jour-là constitue "une provocation et une source potentielle de tensions".
Une décision de la Mairie de Paris
Dans un communiqué publié le 25 mars, la Ville de Paris a déclaré avoir saisi le Préfet de police de Paris dès le 10 mars pour exiger l'annulation ou le report du concert, suivant ainsi les demandes des représentants rwandais.
"Compte tenu des tensions existantes entre les communautés rwandaise et congolaise à Paris, nous avons jugé nécessaire de demander l'interdiction de cet événement à cette date", indique la Mairie.
La municipalité justifie également sa décision par des "propos haineux" diffusés sur les réseaux sociaux depuis l'annonce du concert, renforçant, selon elle, le risque de débordements.
L'UNICEF, initialement bénéficiaire des fonds récoltés lors du concert, s'est désolidarisé de l'événement, affirmant qu'il était "impossible" de s'associer à une initiative organisée le jour même des commémorations du génocide des Tutsi.
Face aux risques de troubles à l'ordre public, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a demandé le report du concert. À défaut, une procédure d'interdiction devait être engagée.
Kinshasa dénonce une instrumentalisation politique
Face à cette décision, le gouvernement congolais a vivement réagi. Lors d'un briefing presse tenu le 26 mars, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a accusé le Rwanda de manipuler l'opinion pour faire pression sur les autorités françaises.
"L'initiative démontre la solidarité des Congolais qui se battent avec ce qu'ils ont pour une noble cause. Sur le plan culturel, nous voulons manifester la puissance de notre voix pour dénoncer les manigances du Rwanda", a déploré Patrick Muyaya.
Selon Kinshasa, le véritable enjeu derrière cette controverse est de détourner l'attention des crimes commis dans l'Est de la RDC, où l'armée rwandaise et ses alliés du M23 sont accusés d'exactions contre les populations civiles.
"Nous ne sommes pas des négationnistes. Nous partageons la peine des Rwandais due au génocide. Nous sommes solidaires avec ce peuple. Mais nous refusons que cette douleur serve d'alibi pour faire taire les voix qui dénoncent l'agression dont la RDC est victime aujourd'hui", a ajouté Muyaya.
Malgré la controverse, les organisateurs insistent sur le fait que leur démarche est exclusivement humanitaire et que le choix du 7 avril n'avait aucune connotation politique.
"C'est ce message de mobilisation, d'unité, de voir nos stars rassemblées pour une cause qui nous réunit tous […] Ce concert doit se tenir. On ne peut pas empêcher les Congolais de s'exprimer en soutien à leur peuple", martèle Patrick Muyaya.
Un appel aux autorités françaises
Alors que la décision finale revient aux autorités françaises, Kinshasa exhorte Paris à ne pas céder aux pressions diplomatiques de Kigali et à garantir la tenue du concert à une nouvelle date.
"Je ne pense pas que les autorités françaises puissent s'opposer à la tenue de ce concert malgré la mauvaise intention de l'autre côté. Ce n'est pas une question de date, c'est une pure coïncidence", insiste le ministre congolais.
Les organisateurs ont confirmé qu'une nouvelle date sera bientôt annoncée et que les billets pourront être remboursés pour ceux qui le souhaitent.
Ézéchiel Monteirious Monteiro