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Chantal Kanyimbo se dévoile dans « Mémoires : les plus belles années de ma vie »
Dans l’univers des professionnels de médias de la République démocratique du Congo, elle passe pour une référence. Non seulement pour avoir longtemps été la présentatrice vedette du journal télévisé sur la chaine nationale (RTNC), mais aussi pour avoir scellé de ses empreintes un pan de l’histoire de la presse au pays. Rapporteur au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Chantal Kanyimbo a été la première femme à diriger l’Union de la presse du Congo (UNPC). Témoin de l’histoire, elle a également joué un rôle déterminant dans la promotion du pluralisme politique à la télé publique à travers sa célèbre émission »Deux sons de cloche ». Aujourd’hui, fière de de ce riche parcours, elle a décidé de publier son autobiographie, parue sous l’intitulé « Mémoires : les plus belles années de ma vie ».
Publié dans la collection »Comptes rendus » aux éditions L’Harmattan, ce livre de 296 pages présente l’itinéraire d’une chevronnée de la presse qui a vu son rêve d’enfant se réaliser : celui de devenir une star de la télévision publique en RDC. Préfacé par Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le Premier ministre honoraire, cet ouvrage plonge les lecteurs dans le passé de Chantal Kanyimbo. Un passé qu’elle relate avec beaucoup de simplicité et de franchise.
Sexagénaire, cette journaliste de formation peint son enfance avec force détails, se référant aux grands évènements politiques du pays qui ont même eu des incidences sur la vie de son foyer. Elle se remémore les beaux moments passés aux côtés de son père Emile Kanyimbo Kazad et sa mère Charlotte Kamin qui se sont investis, des années durant, dans l’éducation et la protection de leur couvée.
Fille d’un Lumumbiste de conviction
Chantal Kanyimbo se souvient comme hier de la rigueur de son père, cet homme énergique et inébranlable dans ses convictions qui a œuvré dans l’administration à Shinkolobwe, contrée du Katanga d’où a été extrait l’uranium utilisé pour mettre tragiquement fin à la seconde guerre mondiale en 1945. Elle rappelle sa passion pour les idéaux nationalistes, défendus par Patrice Emery Lumumba, le tout premier Premier ministre congolais. Une option qui, à l’époque, a déplu aux sécessionnistes katangais, rangés derrière Moïse Tshombe dont la base électorale était essentiellement Lunda.
Evolué de la tribu Lunda, Emile Kanyimbo n’a pas hésité à refuser la main tendue de Tshombe, préférant emmener sa famille en lieu sûr à Kinshasa où la famille va désormais évoluer. C’est dans la capitale congolaise que Chantal Kanyimbo va faire ses études (maternelle, primaire, humanités…) qui vont la conduire en journalisme à l’ISTI, devenu aujourd’hui IFASIC.
La présentatrice vedette de la télé
C’est de là qu’elle amorce la vie professionnelle à la RTNC (OZRT à l’époque) où elle se révèle comme une brillante présentatrice du Journal télévisé. Profondément passionnée par la dynamique du processus démocratique, enclenchée par la Conférence nationale souveraine (CNS), Chantal Kanyimbo défend la liberté d’opinion et l’accès de différents courants politiques à la seule télé publique du pays. Comme son père, elle résiste contre vents et marrées dans un contexte où le pluralisme politique n’avait pas droit de cité, malgré l’aval apparent du régime au lendemain du discours du 24 avril du Marechal Mobutu.
Finalement, Chantal Kanyimbo arrivera à élever la tête en animant avec brio l’émission de débat public »Deux sons de cloche » qui mettait toujours aux prises des caciques du régime à certains opposants sur la chaine nationale. Le succès a certes été retentissant. D’où, les nombreux prix et décorations de mérite dont elle a été gratifiée sur l’échiquier tant national qu’international.
Loin de se limiter à la diffusion de l’information et à l’animation des débats publics, celle qu’on surnomme »Anne Sinclair » de Télé Zaïre, en référence à la célèbre présentatrice de l’émission française 7/7 sur TF1, s’est aussi engagée dans la lutte pour la refondation de la presse congolaise. Combat mené dans le cadre de ‘‘l’autorégulation de la profession » au sein de l’UNPC et dans l’optique de ‘‘la régulation des médias » au sein du CSAC.
Assainir la profession
Devenue par providence, la toute première présidente de l’UNPC, Chantal Kanyimbo s’engage dans le combat pour l’éradication »des moutons noirs » de la profession en contribuant à la publication de l’annuaire des journalistes congolais et à l’impression de la carte de presse pour identifier de vrais professionnels, écrit-elle. Ayant troqué sa casquette de l’UNPC contre celle du CSAC, la voilà maintenant en train de veiller en vigile sur le contenu des médias.
A travers cette autobiographie, Chantal Kanyimbo dévoile aussi ce cycle infernal qu’elle voit perdurer dans le microcosme politique congolais depuis la CNS : les éternelles concertations politiques, le sempiternel débat sur l’appartenance à l’opposition, la »transhumance’‘ politique…
Interpellations
Outre le prisme politique, l’ouvrage de Chantal Kanyimbo aborde également d’autres thématiques qui interpellent la société congolaise. Puisant dans les souvenirs de son passé, la plume féminine évoque les problèmes de succession qui appauvrit les veuves et les orphelins. L’écrivaine met le curseur sur l’emprise des traditions sur l’éducation sexuelle, l’avènement des charlatans avec la prolifération des églises évangéliques, les croyances fétichistes…
Dans ses « Mémoires : les plus belles années de ma vie », Chantal Kanyimbo mentionne aussi les moments durs de son existence : la perte de son père quand elle avait 14 ans, le décès de sa mère et de son frère Christian. Des évènements tragiques qui l’ont poussée à se poser de tas de questions sur la bonté divine, quoique la foi de cette chrétienne catholique n’ait vacillé d’un iota. Yves KALIKAT