Dernière minute
Société
" Bosepelaka nanga na elongi. Na mukongo botongaka nga !", traduit du lingala '' Vous m'appréciez en face. Derrière (moi), vous me critiquez !'' dénonce le messager du jour. Une dénonciation de la situation qui reflète la vie quotidienne de la société congolaise en particulier.…
Culture
Forum éco
Caricature
Enjeux de l’heure
L’élection de la République démocratique du Congo et de la Somalie comme membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2026-2027 continue de susciter des…
Étranger
Dans la soirée du 5 juin, le Président Xi Jinping a reçu l'appel téléphonique du Président américain Donald Trump.
Le Président Xi Jinping a indiqué : Rectifier la direction du grand navire…
Nation
(Par l’évangéliste Colin NZOLANTIMA)
Les pensées pentecôtistes ont été à la base de la restauration et du développement des communautés. Actes 2:1 «Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous…
AUTOPSIE D’UN ROMAN : « Matin et Soir » ou l’odyssée d’un vivant à cheval entre la vie et la vie
Œuvre de l’écrivain norvégien Jon Fosse, le roman « Matin et Soir » raconte la naissance et la mort de Johannes, le personnage principal de l’histoire. Le récit est narré en deux journées, représentée comme un matin et un soir. Un matin c’est le soir, c’est l’hiver et l’été à tour de rôle.
La première relate l’histoire d’Olai et de sa femme Marta, un couple chrétien qui vivait à Holmen, en Norvège. Après plusieurs années de mariage, ils avaient réussi à n’avoir qu’un seul enfant, une fille nommée Magda, alors qu’ils désiraient en avoir plus. Puis, vint un jour où, contre toute espérance, le ventre de Marta se mit à s’arrondir. Il leur était apparu clairement que le « Seigneur » allait leur accorder un second enfant tant cherché.
Olai proposa le nom de Johannes comme son père à lui, au cas où ce serait un garçon. Le jour de l’accouchement, Jon Fosse illustre un père frustré et inquiet par cet exercice qui prenait plus de temps que d’ordinaire. Pendant ce temps, il commence à se faire des films dans son imagination mettant en scène Dieu et le diable qui se disputeraient la naissance de son fils. Après un moment de stress, le petit Johannes parvint finalement à voir le jour pour le plus grand bonheur du couple.
Vieux de 80 ans
Dans la seconde partie, Jon Fosse relate l’histoire du petit Johannes, devenu vieux de 80 ans. Vivant seul dans sa résidence, car sa femme Erna, son meilleur ami Peter et sa meilleure cliente Pettersen étaient tous déjà morts. Ses sept enfants devenus grands sont tous partis, sauf la cadette Signe qui habite dans la même région et qui passe régulièrement avoir les nouvelles de son père.
Cette solitude va pousser Johannes à remettre tout en question. D’abord, il trouve son corps plus léger et plus souple que d’habitude. Son café, ses tartines et sa cigarette qu’il prend quotidiennement, dégage, selon lui, un goût plutôt inhabituel. Tout devient étrange : la tartine, le café, se réveiller. Tout est comme toujours, mais tout est aussi un peu décalé.
Pour se vider un peu l’esprit, il décide de faire un tour vers la mer pour une partie de pêche, malgré qu’il avait arrêté cet exercice depuis des lustres. Il essaye de pêcher à la ligne et sa dandinette ne veut pas descendre. Les maisons ont une pesanteur nouvelle, comme si elles contenaient plus de terre mais aussi plus de ciel.
Il est 7 heures. Johannes s’arrête devant la maison de sa fille Signe. Mais, il décide de ne pas y entré, car certainement à cette heure, elle doit être occupée à apprêter son mari pour le travail ou ses enfants pour l’école. Il se rend alors devant la maison de son ami Peter et se plonge dans les souvenirs. Il se dit que si son ami était encore vivant, il n’allait pas se sentir aussi seul.
Retrouvailles avec Peter
Arrivé à la mer, Johannes aperçoit son vieil ami Peter. Il se dit que c’est certainement un nouveau coup de son imagination. Il crie son nom, et voilà Peter qui réagit. Ils se plongent dans une conversation comme au bon vieux temps avant de décider de se faire une partie de pêche. Mais, Johannes reste sur ses gardes. Des questions taraudent son esprit. Il sait très bien que Peter est mort il y a plusieurs années déjà, mais il est curieusement là devant Peter, en chair et en os. Il se dit que ce ne serait pas poli de poser une telle question. Il décide finalement de garder silence et d’observer la situation.
Pendant le trajet, Peter évoque toutes les personnes décédées, de la femme de Johannes à sa propre femme en passant par la demoiselle Pettersen. Des noms qui intriguent Johannes, mais que Peter affirme rencontrer régulièrement.
Le vide
Apres une partie de pêche plutôt bonne, ils décident d’accoster le bateau de l’autre côté de la mer. Peter affirme que la demoiselle Pettersen viendra un moment récupérer les poissons comme d’habitude. Ce qui suscite la curiosité de Johannes qui aimerait voir cela de ses propres yeux. Mais, il y a une chose qui tourne pas rond.
Depuis qu’il est sur la mer et maintenant à la quai, Johannes ne voit personne qu’eux deux. On dirait qu’ils étaient dans un autre monde. L’adrénaline monte, mais il conserve son calme. Du coup, ils aperçoivent deux jeunes filles. Peter propose à Johannes de les aborder. Il se dirige seul vers elles et se présente. Les deux femmes se présent et portent curieusement les noms des femmes de Johannes Erna et de Peter Marta. Mais ,elles étaient beaucoup plus jeunes pour faire douter Johannes.
Dernier rendez-vous
Alors qu’ils passaient leur journée, Johannes remarque que les cheveux de son ami n’étaient plus bien coiffés. Il lui propose, comme au bon vieux temps, de le coiffer. Avec un peu d’hésitation, Peter accepte finalement. Le rendez-vous est finalement pris pour le soir. De retour à la maison, Johannes manifeste un fort désir de revoir sa femme. Il se dit en lui-même : « Si Erna était là, ça aurait été une bonne soirée ».
Alors qu’il se dirige dans la cuisine, il voit Erna. Après une courte conversation, elle disparait. Johannes décide finalement de se rendre chez Peter pour leur rendez-vous. Arrivé chez son ami, il se rend compte que Peter n’est pas encore là, puisque la maison est vide.
De loin, il voit sa fille Signe se diriger en courant vers sa maison avec un regard inquiet. On dirait quelqu’un qui a reçu une nouvelle de deuil. Mais, il était stupéfait que sa fille ne le voie pas. Il décide de crier, mais sans succès. Sa fille a l’air de ne ni l’entendre ni le voir. Il décide frapper à nouveau la porte de Peter, espérant qu’il sera à l’intérieur. Et là, Peter le frappe à l’épaule par derrière en soufflant à ses oreilles : « Maintenant, il faut venir…Tu es mort toi aussi maintenant… « .
»… et Johannes voit qu’ils s’approchent maintenant du grand récif et du petit récif et jamais Johannes ne s’est aventuré aussi loin à l’ouest par un temps pareil, car le vent souffle et les vagues sont hautes et la barque pontée de Peter est ballottée par les vagues, et puis ils ne sont plus à bord de la barque pontée de Peter, mais il sont quand même dans un bateau, et ils sont sur la mer, et la mer et le ciel ne font plus qu’un et les nuages et le vent ne font plus qu’un et là bas il y a Erna et ses yeux brillent et la brillance de ses yeux se confond aussi avec tout et puis Peter est devenu invisible. Oui, nous voilà en route, dit Peter…’‘, écrit Jon Fosse. Yves KALIKAT