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COP30 à Belém : Lula da Silva place le monde face à ses responsabilités climatiques
*Le Président brésilien annonce, à cet effet, la création du Fonds Forêts Tropicales pour Toujours où son pays compte injecter 1 milliard de dollar.
À l’ouverture du Sommet de Belém, prélude à la 30ème Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30), le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a exhorté la communauté internationale à passer des promesses aux actes. Depuis le cœur de l’Amazonie, il a appelé à une COP de la vérité fondée sur la justice climatique, la protection des forêts et la réforme du multilatéralisme.
Trente-trois ans après le Sommet de la Terre de Rio en 1992, le monde revient au Brésil pour débattre du sort du climat. Cette fois, les discussions se tiennent au cœur de la forêt amazonienne, le plus grand bassin hydrographique de la planète et le poumon vert du monde.
Le président a insisté sur le choix symbolique de Belém, qu’il considère comme un retour à la réalité : «Les COP ne doivent pas être de simples foires d’idées ou des voyages diplomatiques. Elles doivent être des moments de contact avec la réalité et d’action concrète», a-t-il fait savoir.
Il a souligné le rôle essentiel de l’Amazonie dans l’équilibre climatique mondial et insisté sur la nécessité d’impliquer les populations locales.
Un fonds pour préserver les forêts tropicales
«Des millions de personnes qui y vivent doivent être vues comme des acteurs et non comme des victimes de la transition écologique», a-t-il soutenu.
Parmi les annonces majeures, Lula a présenté la création du Fonds Forêts Tropicales pour Toujours (Tropical Forests Forever Fund/TFFF), un mécanisme financier inédit visant à rémunérer les pays et communautés qui préservent leurs forêts. Contrairement aux aides traditionnelles, poursuit-il, ce fonds fonctionnera comme un investissement durable, selon une logique gagnant-gagnant entre nations forestières et investisseurs.
«Le Brésil y injectera un milliard de dollars et espère des contributions ambitieuses d’autres pays. Le TFFF n’est pas un acte de charité, mais un acte de justice», a martelé Lula. Avant d’ajouter que les pays riches, grands bénéficiaires d’une économie fondée sur le carbone, ont désormais une dette écologique envers le Sud.
Justice climatique et responsabilité partagée
Le chef de l’État brésilien a, par ailleurs, réaffirmé le principe des responsabilités communes, mais différenciées, base des négociations climatiques internationales. «Les pays du Sud ne demandent pas la charité, mais la justice. Les pays riches doivent honorer leurs engagements et leurs dettes envers le climat», a-t-il insisté.
Lula a en outre, mis en avant les résultats concrets de sa politique environnementale: «En deux ans, nous avons réduit de moitié le déboisement en Amazonie. Cela prouve qu’il est possible d’agir efficacement quand la volonté politique existe», a-t-il souligné.
Le Brésil se positionne comme un modèle en matière d’énergie propre. Sa matrice énergétique est composée à 88% de sources renouvelables, une proportion parmi les plus élevées au monde. Le pays s’est engagé à réduire entre 59 et 67 % de ses émissions dans sa nouvelle Contribution Déterminée au niveau National (CDN), couvrant tous les secteurs économiques et tous les gaz à effet de serre.
Lula a aussi annoncé que les revenus issus de l’exploitation pétrolière serviront à financer une transition énergétique juste et ordonnée.
Il a précisé que Petrobras, la compagnie pétrolière nationale, est appelée à se transformer progressivement en entreprise d’énergie du futur. Le modèle de croissance fondé sur les combustibles fossiles est voué à disparaître.
Climat, pauvreté et faim : un même combat
Convaincu que la crise climatique et les inégalités sociales sont intimement liées, Lula a présenté la Déclaration de Belém sur la Faim, la Pauvreté et le Climat. Ce texte vise à faire de la lutte contre la faim une composante indissociable de la politique climatique mondiale.
«Deux milliards de personnes n’ont toujours pas accès à une énergie propre pour cuisiner, et 673 millions souffrent encore de la faim. La transition écologique ne sera juste que si elle s’accompagne d’un combat résolu contre la misère», a-t-il rappelé.
Pour une gouvernance mondiale renouvelée
Abordant la question du multilatéralisme, le président brésilien a plaidé pour une réforme en profondeur du système onusien, qu’il estime paralysé par l’inaction du Conseil de sécurité.
Selon lui, l’Onu a été créée pour préserver la paix, mais elle ne parvient pas à empêcher les guerres.
Lula a proposé la création d’un Conseil mondial du changement climatique, rattaché à l’Assemblée générale de l’Onu, afin de garantir le suivi des engagements des États et de redonner une légitimité à la gouvernance climatique mondiale.
Lula da Silva a enfin lancé un message d’alerte et d’espoir à la fois : «À chaque Conférence sur le climat, on entend des promesses, mais on voit peu d’engagements. L’époque des belles déclarations est révolue, l’heure est venue des plans d’action», a-t-il lancé.
Tricya MUSANSI