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Kasaï-Central : Les rapatriés du conflit Kamuina Nsapu livrés à des conditions inhumaines
Cinq années éprouvantes se sont écoulées depuis le retour en terre congolaise des populations ayant fui la spirale de violence du conflit Kamuina Nsapu (2016-2017) dans la région du Kasaï. Regroupés au sein des camps de fortune baptisés "Fatshi" et "Denise" dans le village de Nkonko, commune de Nganza, à une douzaine de kilomètres de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, ces rapatriés d'Angola vivent dans des conditions de dénuement et de précarité qui défient toute humanité. Cela ressort d'une ronde aue notre rédaction a effectuée hier, mercredi 14 mai.
Les récits des habitants de Nkonko peignent un tableau sombre d'une existence marginalisée et privée des besoins les plus fondamentaux. Esther Ndekenya, mère de quatre enfants et épouse dévouée, a partagé avec une émotion palpable la dure réalité de sa survie quotidienne. Contrainte de travailler comme journalière dans les champs d'autrui, elle peine à assurer ne serait-ce que le minimum vital pour sa famille.
Le sentiment d'abandon est encore plus poignant dans les propos de Paul Mudipanu Kabalu, père de sept enfants. Il révèle qu'en cinq longues années passées sur ce site de regroupement, la seule lueur d'espoir et d'assistance est venue d'une organisation des Nations Unies. L'absence de soutien tangible de la part du gouvernement central, pourtant garant de la protection de ses citoyens, est vécue comme une profonde injustice et une trahison des espoirs de ceux qui ont choisi de revenir au pays après avoir fui les horreurs de la guerre.
La question de l'accès à l'eau potable, un droit humain fondamental, est également un motif de souffrance constant pour les habitants de Nkonko. Vicky Tshibola, veuve et sans enfant, a exprimé avec une vive indignation le manque cruel d'eau salubre dans les camps.
"Il est urgent de construire des forages d'eau pour soulager la soif de ces populations et prévenir les risques sanitaires liés à la consommation d'eau non traitée", a-t-elle expliqué.
Les camps Fatshi et Denise sont dépourvus d'infrastructures de base essentielles. L'absence de forages d'eau condamne les habitants à des corvées épuisantes et à des risques sanitaires majeurs. Le manque de moulins pour moudre le maïs, aliment de base de leur régime alimentaire, les oblige à des tâches manuelles exténuantes et à une perte de temps considérable qui pourrait être consacrée à d'autres activités de subsistance.
Félix MULUMBA