Dernière minute
Société
Qu'il nous soit permis de revenir, aujourd'hui, à la ''patience qui paie'' ''expression'' traitée dans une de nos éditions. A " La patience paye " on a ajouté, aujourd'hui, " On commence à 1, pour arrive à 100 ". Un ajout qui donne une sorte de plus-value à la communication en question.…
Culture
Forum éco
Caricature
Enjeux de l’heure
La capitale de la province du Hunan s'est parée hier jeudi matin des couleurs de la coopération sino-africaine à l'occasion de l'ouverture officielle de la 4ème Exposition économique et…
Étranger
Dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, plusieurs sources internationales alertent sur le rôle grandissant de l’Algérie comme plateforme majeure pour le blanchiment de fonds provenant…
Nation
Arrêtés par la marine ougandaise depuis plusieurs semaines, 40 pirogues motorisées et 41 machines hors-bord ont été restituées le 9 juin dernier aux pêcheurs congolais oeuvrant sur le…
Est de la RDC : Près de 40.000 survivantes de violences sexuelles prises en charge par MSF
Les équipes de Médecins sans frontières (MSF) tirent la sonnette d'alarme sur le nombre croissant de victimes et survivantes de violences sexuelles, dans l'est de la République démocratique du Congo. Plus précisément au Nord-Kivu, où près de 40.000 victimes et survivantes, près de 40 000, ont été prises en charge par MSF en 2024.
Depuis le début de l'année en cours, les équipes continuent d'enregistrer un nombre de consultations alarmant dans les structures soutenues par MSF au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. " Le contexte dans cette région a changé, mais pas la problématique des violences sexuelles, dont les femmes sont majoritairement les premières victimes ", explique François Calas, responsable des programmes MSF au Nord-Kivu. " Les violences sexuelles demeurent une urgence médicale qui exige une action immédiate", renchérit-il.
Depuis le démantèlement des camps, un grand nombre de femmes déplacées n'ont pas pu ou pas voulu regagner leur village d'origine et se retrouvent souvent seules avec leurs enfants.
" Nous recevons beaucoup de femmes victimes d'abus dans ou autour des maisons de familles d'accueil ou des centres d'hébergement communautaires ", ajoute François Calas. " Bien souvent, elles sont contraintes à des actes sexuels en échange d'un logement. Où qu'elles soient, elles ne sont en sécurité nulle part ".
Comme c'est le cas depuis des années, la grande majorité des agressions rapportées par les victimes en 2025 ont été commises sous la menace d'une arme, par des individus difficilement identifiables en raison de la multiplicité des porteurs d'armes, civils ou militaires, de la prolifération des armes, et de l'insécurité persistante.
Témoignages poignants
Quelques victimes n'ont pas hésité à faire des témoignages poignants, quoi que cela soit très pénible.
Témoignant sous anonymat, les victimes parlent des horreurs subies. " Des hommes armés sont rentrés chez nous vers 22h30, explique Nasha*, une femme déplacée qui a construit un abri dans la cour d'une école. Certains maris ont été tués et des femmes violées. C'est mon cas. Trois hommes voulaient me violer devant mon époux et mes huit enfants. Mon époux a résisté (...). Ils l'ont tué ".
En périphérie de Goma et de Saké, de nombreuses victimes disent avoir été agressées sur les routes ou dans les champs.
" Ils m'ont demandé de choisir entre leur céder mon corps ou me faire tuer, témoigne Rika, habitante d'un village situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Goma. " Ils m'ont violée, l'un après l'autre ".
Au Sud-Kivu, la situation est également inquiétante. " Nous avons souffert dans les champs où nous avons trouvé refuge, partage une habitante d'un village situé dans les collines autour de Kamanyola, au Sud-Kivu. Les hommes armés ne nous autorisaient pas à traverser les villages. Certaines femmes ont même été violées lorsqu'elles tentaient d'accéder à une structure de santé. "
LES REDUCTIONS MONDIALES DE FINANCEMENTS HUMANITAIRES INQUIETENTS
" Les chiffres sont sous-estimés par rapport à la réalité, car nombreux sont les obstacles pour accéder aux soins : peur de représailles, stigmatisation, éloignement géographique et manque de capacité de prise en charge dans les structures ", rapporte Luders Leriche, coordonnateur des activités médicales MSF au Sud-Kivu.
En plus de l'impact de ces violences sur la santé physique et mentale, leurs conséquences sociales sont dévastatrices : rejet familial et social, divorces, stigmatisation, pensées suicidaires et immense difficulté pour les survivantes de continuer à vivre dans les lieux où elles ont été agressées.
" Hormis les ruptures de chaînes d'approvisionnement et d'acheminement des médicaments dues au conflit en cours, les réductions mondiales de financements humanitaires laissent planer de fortes inquiétudes pour le futur, alerte François Calas. En dépit des défis actuels, il est impératif de ne pas abandonner ces femmes et ces enfants. Leur prise en charge doit être une priorité absolue. ".
Au Nord-Kivu à Goma, dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Walikale ainsi qu'au Sud-Kivu dans les territoires de Kalehe et Uvira, les équipes MSF offrent une prise en charge complète, médicale et psychologique aux victimes et survivantes de violences sexuelles.
Fyfy Solange TANGAMU