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Denis Mukwege fustige le retour maladroit de Joseph Kabila sur la scène politique
Le retour sur la scène politique de l'ancien président Joseph Kabila suscite de vives réactions en République démocratique du Congo. Invité sur les antennes de RFI, le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'ancien chef de l'État. Il estime que sa récente déclaration sur sa disposition à consentir "au sacrifice suprême " pour le pays relève d'une démarche dangereuse et préoccupante.
" Sa déclaration m'a profondément déçu ", a confié le célèbre gynécologue congolais. Denis Mukwege rappelle à cet effet les circonstances controversées de l'élection présidentielle de 2018. Selon lui, le scrutin avait donné lieu à "un deal à l'africaine ", jamais révélé au grand public. Un deal qui aurait permis à Joseph Kabila de désigner son successeur, Félix Tshisekedi, en dehors de la volonté exprimée par le peuple dans les urnes.
Pour Denis Mukwege, ce retour offensif de l'ancien président constitue une remise en cause du processus démocratique. "Aujourd'hui, constate-t-il, Joseph Kabila revient en affirmant qu'il avait fait une passation pacifique du pouvoir et qu'il est prêt à se sacrifier pour reprendre ce pouvoir. Est-ce que le Congo appartient à des individus ?". Aux dires du Prix Nobel de la Paix, Joseph Kabila devrait avant tout présenter des excuses aux Congolais pour ce qu'il qualifie "d'abus démocratique".
MALADRESSE
L'humanitaire et opposant politique a également pointé du doigt le silence de Joseph Kabila face aux agressions extérieures dont le pays est victime. " Il n'a pas dénoncé le président rwandais comme agresseur, alors que la Résolution 2713 du Conseil de sécurité des Nations Unies exige le retrait des troupes rwandaises de notre territoire. Il n'a même pas évoqué ce point essentiel ", a déploré Denis Mukwege.
Autre fait troublant, selon le gynécologue de Panzi, les conditions du retour de Joseph Kabila, le fait qu'il ait emprunté la voie du Rwanda. " Ce sont des signes qui ne trompent pas ", a-t-il souligné, y voyant la confirmation de certaines accusations portées par le pouvoir actuel, qui soupçonne l'ancien président de complicité avec des forces hostiles à la République démocratique du Congo.
KABILA EGALE FATSHI
Dr Denis Mukwege estime, dès lors qu'il n'y a guère eu de rupture entre les gouvernances successives de Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. " Je ne vois pas de différence entre ce que Kabila faisait et ce que Félix est en train de faire. La corruption a peut-être pris des proportions plus inquiétantes aujourd'hui, mais le système reste le même ", a-t-il affirmé, appelant à un véritable changement de gouvernance.
Alors que le Sénat a levé récemment l'immunité parlementaire de Joseph Kabila, l'accusant d'être en intelligence avec l'ennemi, la prise de parole de Denis Mukwege ajoute du poids au débat national sur l'avenir politique du pays et les responsabilités de ses anciens dirigeants.
Jérémie ASOKO