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Accusations de Bemba : la Cenco dénonce "une campagne de déstabilisation"
La RD-Congo traverse une nouvelle zone de turbulence politique. Cette fois, la tempête a été déclenchée par Jean-Pierre Bemba, vice-premier ministre en charge des Transports, qui a accusé ouvertement la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (Cenco) et certains leaders de l’opposition de vouloir la mort du président Félix Tshisekedi. C’est une déclaration qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel congolais déjà lourd de tensions. À Kinshasa comme dans les provinces, les réactions fusent, les esprits s’échauffent, la classe politique se déchaîne ...
La Cenco, visée de front, a réagi avec fermeté. Dans un communiqué au ton inhabituellement direct, publié hier jeudi 12 juin, l’épiscopat catholique a dénonce des accusations «ineptes » et fustige « la légèreté déconcertante » de Bemba, qu’il accuse de se livrer, depuis des mois, à une entreprise systématique de discrédit à l’égard de l’Église. Les évêques catholiques y voient une tentative, à peine voilée, de museler leur voix prophétique et d’entacher leur crédibilité auprès de la population.
« Il multiplie des déclarations qui portent atteinte à la réputation de la Cenco et risquent de compromettre le climat de confiance nécessaire à la cohésion nationale », s’indigne l'épiscopat congolais. Avant d’interroger l’inaction des institutions face à la gravité des propos du vice-premier ministre.
« Il est étonnant que malgré la gravité des propos tenus par Monsieur Bemba, il n’y ait aucune réaction de sa hiérarchie. Le Procureur général près la Cour de Cassation et l’Assemblée nationale devraient se saisir de ce dossier pour faire toute la lumière», rélève à ce propos la Cenco, à travers une déclaration signée par son président, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, l'archevêque de Lubumbashi.
Porter l’affaire en justice
L’épiscopat n’exclut pas de porter l’affaire en justice. Fidèle à son rôle de veille éthique, la Cenco réaffirme son attachement à la paix, à la justice et au dialogue. Mais dans son message, un passage suscite un émoi particulier.
« Il y a lieu de se demander si, avec ses propos, Monsieur Bemba veut ramener le pays à l’époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa. » Une référence directe à des épisodes sombres de la guerre et un rappel brutal du passé militaire de Bemba.
La polémique prend rapidement une dimension nationale. L’opposition politique entre dans la danse. Et c’est Olivier Kamitatu, porte-parole et directeur de cabinet de Moïse Katumbi, qui sonne la contre-offensive. Dans une vidéo publiée le 11 juin, Kamitatu accuse Bemba d’avoir monté « une fiction dangereuse », motivée par des objectifs politiques inavoués. Il dénonce une «manœuvre abjecte » visant à salir des personnalités respectées et à détourner l’attention de véritables enjeux.
Ni hackers russes ni caches d’armes
« Il n’existe ni hackers russes ni caches d’armes. Ce sont des inventions pures et simples », lance Kamitatu, soulignant que Katumbi a quitté Lubumbashi légalement et que Joseph Kabila a quitté le pouvoir dans le respect de la Constitution.
Il salue la Cenco comme une institution « respectée et rassembleuse», pilier de la démocratie congolaise, et appelle à la fin des discours incendiaires.
L’administration Tshisekedi, tout en affichant une posture d’ouverture diplomatique sur le plan international, reste méfiante à l’égard des initiatives de paix internes, notamment celles émanant de l’Église.
L’Église, quant à elle, s’enracine dans une posture de médiation, assumant pleinement son rôle de sentinelle de la conscience nationale, quitte à heurter le pouvoir en place.
En toile de fond, la situation sécuritaire dans l’Est, toujours dominée par l’occupation de larges pans du territoire par la rébellion M23/AFC, soutenue par le Rwanda, vient exacerber un climat déjà lourd. Dans ce contexte, les mots peuvent avoir des effets plus destructeurs que les armes.
C. Timothée ÉZÉCHIEL