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Marché du rond-point Ngaba: les prix des denrées alimentaires ont flambé !
A l’approche des festivités de Noel, l’ambiance du marché du rond-point Ngaba, l’un des plus grands pôles commerciaux de Kinshasa, s’intensifie. Entre les effluves de produits frais, les éclats de voix des marchands et la foule dense de clients, une réalité plus sombre se cache : l’augmentation exponentielle des prix des denrées alimentaires, qui menace d’assombrir les célébrations de nombreux ménages congolais.
Des hausses vertigineuses du prix des produits de base. Les relevés effectués ce mercredi 18 décembre matin témoignent d’une flambée généralisée des prix des produits de première nécessité. Le sac de farine de maïs, consommée quotidiennement par une majorité de familles, est passé de 40.000FC à 63.300FC, voire 67.000FC en une semaine, soit une hausse de 15%. Le sac de riz de 25Kg, qui auparavant, s’est négocié à 62.000FC passe à 73.500FC, voire 74.300fc.
Les hausses n’épargnent pas non plus l’huile de palme. L’huile végétale ou encore le sucre ont subi des augmentations respectives de 5% à 10%.
«Un litre d’huile de palme coûtait 6.000 Fc au début de novembre et 7.000 Fc au début de décembre, se vend aujourd’hui à 7.500FC», déplore maman Mado, une commerçante de rond-point Ngaba. «Même les clients fidèles achètent en plus petites quantités», conclut-elle.
"Dans ce contexte, les protéines animales, comme le poisson congelé ou la viande, deviennent un luxe inaccessible pour la majorité. Chaque année, on s’attend à une hausse des prix avant Noël, mais cette fois, la situation est insoutenable", se lamente Générose Kayembe, mère de cinq enfants. Les fêtes n’ont plus le même goût».
causes : une crise économique et logistique
Les commerçants expliquent cette flambée des prix par plusieurs facteurs imbriqués. D’abord, la demande, qui explose traditionnellement en décembre, exerce une pression sur l’offre. Ensuite, l’instabilité du taux d’échange entre le franc congolais et le dollar américain alourdit les couts d’importation, une grande partie des produits alimentaires étant importée.
Par ailleurs, les infrastructures défaillantes aggravent aussi la situation. Les routes, souvent impraticables, rallongent les délais de livraison et augmentent les couts logistiques. «Nous achetons les produits dans les zones agricoles à des prix compétitifs, mais le transport jusqu’à Kinshasa coute une fortune», confie un grossiste.
Une pression insoutenable sur les ménages
Pour les familles kinoises, qui comptent souvent cinq, sept voire dix enfants, ces hausses signifient des sacrifices déchirants. «Il faut choisir entre payer les frais scolaires des enfants ou offrir un repas décent pour Noel», explique une mère de famille croisée au marché. « On ne sait plus comment s’en sortir. »
Cette situation exacerbe les inégalités sociales dans une ville où la majorité vit déjà sous le seuil de pauvreté. Bien que les produits locaux, comme le manioc et les légumes, soient plus abordables, leur disponibilité reste insuffisante pour répondre à la demande.
Un appel à l’action des autorités publiques
Face à cette crise, les habitants de Ngaba réclament une intervention urgente des autorités. Bien que le ministère de l’Economie nationale ait annoncé récemment des mesures, comme la baisse des prix des denrées alimentaires, sur le terrain, aucune de ses mesures n’est observée. Signalons que malgré l’organisation de marchés populaires dénommé « exposition de vente ‘’Foire de Noel’’ », leur impact reste limité.
Pour de nombreux observateurs, cette situation révèle l’urgence de réformes structurelles, notamment dans les secteurs agricole et logistique. «Ce n’est pas seulement une question de stabiliser les prix à court terme », souligne Josué Mukendi, un jeune entrepreneur local. «Il faut investir dans la production locale et moderniser les infrastructures pour prévenir ce genre de crise à l’avenir».
Un noël sous tension
Alors que l’esprit de noël devrait rassembler les communautés autour des repas traditionnels et des moments de partage, la réalité économique vient tenir cette image. Pour beaucoup, les fêtes se feront dans la sobriété, avec des plats modestes et des budgets restreints.
Jérémie ASOKO TSHIMBUMBE