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INVITE DE L'EMISSION FACE-A-FACE DE TOP CONGO FM LE WEEK-END, Delly Sesanga : "On ne peut pas autoriser à un individu de changer de constitution parce qu'il veut avoir un 3ème mandat"
Il est le visage emblématique du non au projet de révision voire de changement de la constitution initiée par le président de la République, Félix Tshisekedi. Lui, c'est Delly Sesanga, porte-étendard du mouvement "Sursaut national" et président de l'Envol. Il était l'invité de l'émission "Face-à-face" de Top Congo FM du 19 décembre 2024 au cours de laquelle il s'est exprimé sur la révision constitutionnelle, le processus de Luanda, les prix des biens de première nécessité, le corridor de Lobito, les embouteillages, etc.
Evoquant le sujet sur la révision ou le changement de la constitution, Delly Sesanga a dénoncé la tentative à la fraude à la révision constitutionnelle. Le leader de " Sursaut national " a expliqué la différence qu'il y a entre révision constitutionnelle et changement de la constitution. Il estime que les bonzes de l'Union sacrée entretiennent délibérément la confusion dans le but de manipuler la population.
Selon le leader d'Envol, le changement de la constitution que prône le président Félix Tshisekedi n'est pas opportun. " Nous pensons que dans ce pays, il y a énormément des priorités, il y a les questions économiques, sécuritaires, l'emploi des jeunes, la stabilité de nos institutions… ". Et de s'interroger : "Le président de la République n'a trouvé que le changement de la constitution pour obtenir le 3ème mandat ? "
Au cours de ce face-à-face avec l'équipe de Top Congo FM, Delly Sesanga a rappelé qu'il y a " des milliers des Congolais qui sont en errance. C'est une urgence nationale à laquelle beaucoup de gens ne prêtent pas attention. Sur le front économique, nous avons été de ceux qui ont critiqué la gouvernance de Félix Tshisekedi. L'Odep a fait un rapport fort intéressant qui démontre que nous avons un pouvoir corrompu. Lorsque le pouvoir est incapable de répondre aux questions des concitoyens et ne trouve comme priorité que de faire la campagne pour la révision de la constitution, nous sommes obligés de donner la voix. "
Sesanga, précurseur de la révision constitutionnelle ?
A cette question, Delly Sesanga estime que le pouvoir en place a distillé beaucoup de mensonges. Le G13 n'a jamais porté une révision constitutionnelle, mais sur la réforme électorale. "C'est l'Envol qui a proposé la révision constitutionnelle par voie pétitionnaire. Nous avons arrêté cette démarche en 2020 parce que le pays était en guerre et que cette question ne valait plus la peine. Lorsqu'on sort cette question de son contexte, c'est de la manipulation. La révision constitutionnelle initiée par l'Envol était déjà déposée à l'Assemblée nationale. Ce contre quoi nous nous battons aujourd'hui, ce n'est pas la révision constitutionnelle qui est prévue par la constitution, mais la tentative à la fraude à la révision constitutionnelle."
Sesanga a profité de cette tribune pour expliquer la différence entre révision constitutionnelle et changement de la constitution. Car en croire le leader d'Envol, on suit les acteurs de l'Union sacrée, la famille politique du Chef de l'Etat, ils entretiennent la confusion pour manipuler la population.
Pour une révision constitutionnelle, indique Delly Sesanga, le changement est partiel. Mais dans le changement de la constitution, le changement est intégral. Dans la révision constitutionnelle, on maintient la constitution en vigueur qui continue à produire ses effets, notamment l'article 220 et dans le cadre du changement, on abroge la 1ère constitution.
"Qui sont bénéficiaires du changement, se demande-t-il. Dans la révision, nous consolidons les acquis de la démocratie. Dans le cadre du changement, c'est le président de la République qui est le seul bénéficiaire qui retrouve la possibilité de se représenter comme chef de l'Etat ", analyse Delly Sesanga.
Conséquence politique : la division de l'Etat.
Dans ses réflexions, Delly Sesanga alerte l'opinion sur une fraude orchestrée aujourd'hui autour de 3 fausses idées :
"Faire croire que la révision et le changement sont identiques. Considérer que la constitution a été élaborée par les étrangers. Et pourtant, la commission constitutionnelle s'est réunie à Kisangani ! ", fait-il savoir.
"Penser qu'il y a une réalité congolaise qui exigerait qu'on ait une constitution adaptée à nous. Ce que les gens appellent la réalité congolaise, c'est la transposition de leurs propres ressentiments. Ce qu'il nous faut, c'est d'inventer une modernité d'organiser le pouvoir. "
Et en fin, "l'idée d'une constitution rigide est une nouveauté pour protéger les avantages. Ses auteurs n'ont pas lu la constitution de Luluabourg. On ne peut pas autoriser à un individu de changer de constitution parce qu'il veut avoir un 3ème mandat. "
Pour le leader d'Envol, le problème n'est pas celui de textes, mais celui d'individus. "C'est la classe politique qui veut penser que sa défaillance vient de la norme. La Cour constitutionnelle telle qu'elle a été composée, n'a pas concouru pour avoir son indépendance. Vous savez comment Tshisekedi a nommé les membres de la Cour constitutionnelle ? Je m'étais insurgé pour dire que c'était irrégulier. Comme c'était aussi irrégulier le remplacement des membres de la Cour constitutionnelle par Joseph Kabila à l'époque. Cela a été fait pour qu'on puisse contrôler la justice. Dans la volonté du constituant, il n'a jamais été question d'assurer l'impunité, mais de donner à chacun un juge compétent pour les actes posés. "
Fatshi doit-il se prononcer solennellement qu'il ne va pas briguer un 3ème mandat ?
A ce sujet, Delly Sesanga a expliqué comment il a conduit le projet des réformes électorales du G13. " Nous avons tenu d'aller voir le président de la République. De bout en bout, il n'a jamais tenu parole. Nous sommes face à une tentative de fraude à la révision constitutionnelle qui constitue un crime ", dit-il, avant d'ajouter que le président a, lors d'un meeting, dit qu'il veut changer de constitution. Aujourd'hui, ce que l'on veut faire, c'est historiquement ce qui s'est passé en 1967. Ce pouvoir ignore l'histoire de notre pays. Ils sont nostalgiques d'un passé que le peuple ne veut plus. C'est une affaire fourre-tout. En 64, les congolais avaient conscience qu'on pouvait abuser du pouvoir, d'où la constitution rigide. On avait copié l'article 5 de la constitution américaine. Quand on regarde le pays, la qualité de la gouvernance, le manque de vision… Ce pays a d'autres urgences. Le président de la République a le droit de refuser de siéger comme sénateur à vie, et non chercher un plébiscite constitutionnel pour rester président à vie ", estime Sesanga.
Ce dernier a dénoncé le premier méli-mélo, pour dire qu'on va parler du développement et laisser la politique. "On a un pouvoir qui depuis 6 ans n'a résolu aucun problème des Congolais. Au milieu de ce désastre, le président demande à la population de changer la constitution. Est-ce que vous pouvez avoir 10 millions des personnes en errance et vouloir changer de constitution ? Vous avez des territoires entiers aux mains des rebelles et vous voulez changer de constitution ? Je m'interroge si ce pouvoir n'était pas complice ", s'interroge-t-il.
Delly Sesanga est assuré de parler au peuple le langage qu'il veut et qu'il peut entendre. "Nous avons suspendu ce processus de révision constitutionnelle faute d'opportunité. Je continuais à mener la campagne contre la mauvaise gouvernance ", précise-t-il. Il a raillé les propos de JP Bemba qui, selon Sesanga, n'a pas dit comment on gère la politique de la mobilité urbaine. Le député honoraire de Luiza dans le Kasai Central rappelle à ceux qui gouvernent qu'ils ont la responsabilité d'apporter des solutions aux problèmes des concitoyens.
Didier KEBONGO