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Cobalt : la RDC plaide pour une souveraineté responsable et durable à Singapour
Devant un aréopage d'experts internationaux, d'investisseurs avisés et de décideurs influents, le ministre des Mines de la République démocratique du Congo, Kizito Pakabomba, a fait entendre la voix de Kinshasa au prestigieux Congrès annuel du cobalt organisé par le cobalt Institute, hier mercredi 14 mai à Singapour.
Première puissance mondiale en matière de cobalt, avec plus de 70 % de la production planétaire, la RDC est désormais bien décidée à assumer ce statut stratégique, en inscrivant son action dans le cadre de la transition énergétique mondiale. Dans un discours sans détour et responsable, le ministre Kizito Pakabomba a rappelé l'impératif de transformer localement cette richesse minérale, longtemps exportée à l'état brut, et de renforcer la traçabilité dans un secteur encore en proie aux pratiques opaques.
La République démocratique du Congo, a martelé le Ministre, veut passer d'un simple rôle de pourvoyeur de matières premières à celui d'acteur souverain et structurant des chaînes de valeur mondiales. À cet effet, le gouvernement mise sur cinq axes de diversification de sa politique minière : multiplier les partenariats stratégiques, diversifier les ressources et les zones d'exploitation, encourager la transformation locale des produits, et contribuer à dynamiser l'économie nationale par une gestion mieux intégrée du secteur.
Parmi les mesures phares évoquées figure la suspension temporaire des exportations de cobalt brut, une décision stratégique visant à inciter les opérateurs à investir dans des unités de transformation sur le sol congolais. Le ministre des Mines a également salué les avancées en matière de traçabilité, grâce au travail de l'Entreprise générale du cobalt (EGC) et à l'adhésion récente de la RDC au Minerals Security Partnership, une plateforme internationale dédiée à la sécurisation des chaînes d'approvisionnement critiques.
"Le cobalt congolais, symbole de justice climatique"
Au-delà des enjeux économiques, Kizito Pakabomba a situé la responsabilité congolaise dans une dimension éthique et environnementale. "Le cobalt de la RDC doit devenir un symbole de justice climatique et de coopération internationale", a-t-il déclaré, appelant les partenaires étrangers à privilégier des relations équilibrées, intégrées et conformes aux standards environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Cette intervention marque ainsi une étape significative dans la diplomatie minière congolaise, qui se veut désormais moderne, ambitieuse et tournée vers l'avenir. Un signal fort envoyé à la communauté internationale, alors que la demande mondiale en cobalt s'intensifie à mesure que s'accélère la transition énergétique, notamment dans le secteur des batteries pour véhicules électriques et des technologies vertes.
En définitive, la RDC semble bien décidée à reprendre la main sur son cobalt et à en faire un levier de développement national et de coopération globale plus juste et durable. La balle est désormais dans le camp des investisseurs et partenaires internationaux, appelés à repenser leur approche dans un cadre plus équitable et respectueux de la souveraineté congolaise.
Jérémie ASOKO