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AUX COURS D'UN BRIEFING PRESSE HIER DIMANCHE : "Entre la paix et le M23, le Rwanda a choisi le M23 ", dixit Thérèse Kayikwamba Wagner
Le gouvernement a vivement dénoncé, dimanche 15 décembre, l'absence du président rwandais Paul Kagame lors du sommet de Luanda, organisé pour sceller un accord de paix dans l'est de la RDC. Au cours d'un briefing spécial presse animé conjointement à Kinshasa par le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, et la ministre d'État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, les deux membres du Gouvernement ont pointé du doigt ce qu'elles qualifient de " mauvaise foi persistante " de Kigali, qui, selon elles, aurait choisi de soutenir le groupe armé M23 au détriment de la paix.
Le sommet tripartite entre Félix Tshisekedi (RDC), Paul Kagame (Rwanda) et João Lourenço (Angola), prévu à Luanda, devait marquer une étape décisive dans la résolution de la crise sécuritaire qui ravage l'est de la RDC depuis des décennies. Cependant, le président rwandais a refusé de participer, conditionnant sa présence à un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, un groupe armé qualifié de terroriste par la RDC.
" Le Rwanda a donc exprimé son avis selon lequel ce sommet n'avait plus lieu d'être. Nous nous sommes retrouvés dans cette situation malheureuse. Ce matin, nous avons dû constater que le président du Rwanda, Paul Kagame, avait décidé de ne pas honorer l'invitation de son homologue angolais. Le président de la RDC, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi, lui, a tenu parole. Il a également honoré les efforts inlassables du facilitateur en se rendant ce matin à Luanda. Il s'y est rendu pour constater lui-même, avec le facilitateur, l'absence de son homologue rwandais ", a complété Thérèse Kayikwamba Wagner.
Le processus de Luanda en péril
Le processus de Luanda, initié en juillet 2022, visait à apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, tout en mettant en place un cadre pour stabiliser la région. Plusieurs avancées avaient été enregistrées cette année :Juillet 2024 : Signature d'un cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda; 5 novembre 2024 : Mise en place d'un mécanisme de vérification pour surveiller les violations de ce cessez-le-feu;25 novembre 2024 : Adoption du Concept d'opérations (CONOPS), qui engageait le Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais et la RDC à neutraliser les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).
Cependant, ces engagements sont restés lettre morte. Selon Thérèse Kayikwamba Wagner, le Rwanda a multiplié les violations du cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur le 4 août 2024. " La présence des forces armées rwandaises sur le sol congolais constitue une violation flagrante du droit international et de nos accords ", a-t-elle martelé.
Un obstacle majeur : le M23
Le principal point de désaccord reste l'attitude du Rwanda vis-à-vis du M23. Kigali insiste pour inclure le groupe rebelle dans les négociations, une condition fermement rejetée par Kinshasa.
" Nous ne dialoguerons jamais directement avec un groupe terroriste. Cette demande introduite à la dernière minute par Kigali n'était qu'une tactique visant à bloquer le processus de paix ", a affirmé Thérèse Kayikwamba Wagner.
Elle a ajouté que, malgré les efforts des médiateurs, notamment le président angolais João Lourenço, le Rwanda a clairement fait le choix de continuer à soutenir le M23. "Le Rwanda a de nouveau brandi le prétexte de l'importance du dialogue entre le gouvernement de la RDC et le M23. Une chose que nous n'avons jamais acceptée et nous n'allons jamais le faire. Comme vous l'avez constaté hier, la RDC, l'Angola et le Rwanda étaient proches d'avoir un accord de paix. Mais le Rwanda a fait le choix de supporter et de continuer son appui envers le M23 au dépend d'une perspective et d'un accord de paix ", a dénoncé la ministre des Affaires étrangères.
Kinshasa appelle à des sanctions internationales
Face à cet échec, le gouvernement congolais appelle la communauté internationale à agir. Lors du briefing, Thérèse Kayikwamba Wagner a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer des sanctions contre le Rwanda pour ses actions jugées déstabilisatrices.
" Le Conseil de sécurité a la responsabilité de garantir la paix et la sécurité internationales. Quand un État membre des Nations unies viole l'intégrité territoriale d'un autre, il doit y avoir des conséquences ", a-t-elle insisté.
Un futur incertain pour la paix
Malgré cet échec, Kinshasa reste déterminé à poursuivre ses efforts pour stabiliser l'est du pays. Patrick Muyaya a annoncé des consultations imminentes avec les experts de l'ONU et les diplomates étrangers pour évaluer les prochaines étapes.
" Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons de plaider pour la paix, même si Kigali persiste dans ses manœuvres dilatoires ", a-t-il assuré.
La posture de Paul Kagame compromet gravement les espoirs d'une résolution rapide du conflit dans l'est de la RDC. Alors que le M23 continue de semer la terreur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, la population congolaise attend des réponses concrètes.
Christian-Timothée MAMPUYA